Cœur Liberté

J’aime pas les mots d’amour
Qu’on se dit tous un jour
Dans une confession
Dénouée de raison
Je préfère les non dits
Les je t’aime silencieux
Qui résonnent comme un cri
Dans le noir de nos yeux
Je crois qu’elle a coulé
Notre Sérénissime
Celle où l’on s’est aimé
Dans de profonds abimes
Emportés par les flots
De cette lagune en sang
Nous demeurons sanglots
Dans les travers du temps

Tu voulais t’évader
Sur la mer paisible
Dans cette ville noyée
De l’Amour impossible
Mais j’ai pas su tenir
Ce vent qui va, houleux
Sur des océans gris
Aux horizons brumeux

Je me suis égarée
Sur mon triste radeau
Qui s’en va coeur sanglot
En chant de condamné
Loin de notre Venise
Ecumée de « je t’aime »
Où tu faisais, Marquise
Rougir les chrysanthèmes

Nous étions deux amis
Échoués dans la nuit
Dans cette ville sans nom
Sur des ponts de soupirs
Ensemble nous marchions
Sur les ruines d’un Empire
Un Empire pillé
Par la cupidité
De ceux qui veulent garder
Les cœurs de Liberté

Quand je les vois tous deux
Sur les quais d’espérance
Ceux-là qu’ont dans les yeux
La flamme de l’insolence
Moi je voudrais leur dire
Qui ne faut pas sourire
Mais qu’il vaut mieux pleurer
Pour ne pas s’oublier

J’aime pas les mots d’amour
Qu’on se dit tous un jour
Dans une confession
Dénouée de raison
Je préfère les non dits
Les je t’aime silencieux
Qui résonnent comme un cri
Dans le noir de nos yeux

Arthur LeBrec’h20 juin 2017 17:40