Je lutte donc je suis

Pauvre France, encore hier louée pour tes lumières, ta diplomatie, ton raffinement, te voilà à genoux, langue tendue, à la merci d’une vision du monde unilatérale, t’impliquant dans des drames géo-politiques et économiques majeurs, ne sachant plus comment colmater les brèches de ce Titanic néo-libéralisme.

Et c’est la honte, la débandade, la cacophonie. Scandale des panamas pappers, bravo Bruxelle ! Scandale du 49.3 pour cette putain de loi travail, Merci Patron ! Scandale sur les migrants, que l’on parque quand on ne les laissent pas se noyer, boycott urgent  de ces banques et multinationales sans éthique ! Que l’actualité de cette année a pu mettre en rage Méduse.

Mais pour l’heure, elle observe ces petites choses mortelles se détendre sur une plage du mois d’août. Les enfants goûtent aux joies des vagues joyeuses qui tractent leurs petits corps agiles de toute leurs salines majestées. Leurs cris rieurs pourraient agacer Méduse, venue méditer. Et pourtant que de vie, que d’élan. C’est bien toute l’inspiration qu’elle était venue chercher !

Car comment parler de la lutte sans cette fougue qui  anime ? Comment parler de la lutte, sans rappeler qu’elle existe pour la Vie ? De divine mémoire, elle n’avait jamais ressentie la lutte avant d’attérir sur la terre des hommes. Ni en Eden, ni en Enfer. Il y avait de l’amour ou de la souffrance, mais pas vraiment de lutte. Comme si dans cette dimension les choses coulaient de source, sans qu’on ait besoin de les remettre en question. Privilège de l’immortalité peut être ?

Sur la terre des hommes c’est autrement plus compliqué. Une sorte de schizophrénie s’est installée, dissociant l’esprit de son corps, l’Homme de sa Terre, la nature de sa fonction première. Quelle médiocrité parfois ! Méduse se sent bien seule sur les pavés sales de vos villes, bien perdue dans les zones commerciales immondes de vos plaines, et attérée par les rayons de supermarché donnant une illusion d’abondance, une abondance empoisonnée. Vivre est ici bas une lutte, dés la première heure parfois. Alors Méduse se dit qu’il est peut être sage de se demander pourquoi on lutte.

      Mourir pour des idées - Brassens par Subway

 

Au début, comme tout guerrier novice, Méduse a traversé une sorte de démence. Seul moyen peut être de laisser infuser les idées nouvelles, celles dont le cerveaux créatif regorge de possibles ? Ou était ce un moyen de faire sa mue, la première pousse, le premier rayon de soleil ? Ou encore la manifestation de ces longues rêveries solitaires ? Un rite d’initiation pour les indiens, marquant le passage de l’enfance à l’âge adulte, quand en occident les « experts » diagnostiquent de la folie, et place le jeune chaman dans un hôpital psychatrique ! Triste monde. Protégée par ses soeurs, Méduse fut épargnée de ce sombre sort. Mais comme vous le lirez peut être, elle fut néanmoins crucifiée par l’amour, origine de sa chute, pour ceux qui suivent.

La première lutte de Méduse sur la terre des hommes fut donc celle de s’intégrer. Pas simple du tout évidemment, quand on est une Déesse ! Méduse, dont l’amour propre était en piteux état, a donc choisie la stratégie du camouflage, et tel un caméléon, s’est fondue dans la masse, jouant tout de même des rôles sociales ici ou là pour se divertir (car l’on doit admettre que l’on rit  bien sur la terre des hommes, voilà une première piste à explorer …) Elle put trouver ainsi dans le goût des autres  de quoi nourrir la vie et retrouver sa naturelle fluidité.

La seconde lutte fut celle de l’adaptation. Rendez vous compte. Méduse, née en Eden, punie en Enfer, attérit sur la terre des hommes à l’heure de la télé-réalité et d’Internet. Dur ! Le sentiment de médiocrité commençait à venir lui chatouiller les idées, et à trop s’adapter, elle s’est laissée polluer de techniques commerciales ultra sophistiquées pour manipuler autruis, lui vendre sa mère, avec un beau sourire, et en one shot ! Et pour ne rien gater, le sexe fut une découverte tout à fait à la hauteur de l’appétit de Méduse, la toute première Y à découvrir l’éventail des possibles sur le minitel puis l’Internet. Elle compris mieux pourquoi l’ Enfer est en surcharge !

Ne reconnaissant plus sa lumière dans le miroir, Méduse entama donc sa troisième lutte. Celle de la Révolution. (je garde le R, car à cette étape, la gorge fait beaucoup de rrrrr, comme un animal blessé qui grogne sa colère.) Ses soeurs, jamais loin, ont tour à tour eu le bon aloi de lui ouvrir les yeux, et de lui insuffler le courage de dire stop à ce suicide karmique. Prises de conscience après prises de conscience, documentaires après documentaires, choix après choix, Méduse a changé du tout au tout sa vie, pour ne plus être victime d’un système qui offence son divin.

13924967_10155616736227925_5020212595854213726_nUne transition de plusieurs années aux couleurs de la lutte. Car oui, on lutte quand on décide de déconditionner sa tête. C’est une lutte d’aller chercher la vérité, le savoir, la bonne info. S’en est une encore plus grande que de l’accepter, la digérer, et la transmettre sans colère ni dégoût, avec bienveillance, aux  ignorants. Une lutte pour ne pas sombrer dans le fatalisme, la dépression, l’attentisme, l’appel des sirènes du « tout consommable, tout jetable ». Une lutte pour reconquérir son pouvoir personnel, et créer le monde tel que nous souhaiterions le voir : beau, juste, vrai.

Alors, humain, veux tu bien avec moi ouvrir grand tes yeux, et mieux comprendre le monde dans lequel tu vis ? Confronter aux propagandes habituelles qui nourrissent ton cynisme et écoeure ta joie de vivre, quelques idées nouvelles ? Assis toi confortablement dans ton canapé lecteur, et suis moi. N’aies pas peur. Je vais te montrer :