Je l’observe depuis quelques temps, cette femme des temps modernes. Plus rien à voir avec ce qu’elle était autrefois : sacrifiée, infantilisée, utilisée comme une marchandise pondeuse. La femme, longtemps victime, a gagné son statut de Puissante. Je vous félicite Mesdames, vous êtes toutes des semi déesses !
La femme d’aujourd’hui est conquérante et pourvoyeuse ; souvent mère, parfois amante, toujours en quête. Elle prétend à la divinité. Peu à peu, elle me rattrape comme si, dans un inconscient collectif de plus en plus conscient, elle avait choisi de me ressembler.
J’en choisi une au hasard, je vais farfouiller dans sa tête, demain, elle aura 40 ans :
« Finir ma quatrième décennies s’accompagne de grincements de dents, de crises de larmes devant un miroir revanchard et d’un certain nombre de bilans pas toujours positifs… Depuis quelques semaines, je me surprends à traîner sur des sites qui n’avaient pas l’habitude de me voir, je comprends pourquoi. On y parle de ride du lion, de tonicité musculaire, d’hormone et le pire de tout, de ménopause : ils sont sérieux ?!
Bon, je respire et je me calme. Je compte bien profiter de la détresse que provoque ce putain de chiffre honnis pour préparer l’automne de ma vie. L’automne…
Le programme sera chargé, faire du sport est une priorité. Les informations en ma possessions sont en effet sans appel : si je ne fais rien, je vais grossir et m’affaisser comme une grosse vache haletante alors je commence par le début : un petit tour de table avec les copines…
L’une fait de la boxe, ça m’interpelle mais, à l’heure du dîner, j’anticipe : c’est l’hivers, il est 19h30, le petit sors de la douche et le mari vient de rentrer, ils ont faim et moi je dois trouver l’envie d’aller taper sur un sac et de faire de la corde à sauter. Je ne suis plus totalement naïve, j’ai 40 ans et je sais comment ça se passe : au bout de 3 semaines, ils ne me verront plus! Next… Celle-ci fait de l’escalade, je regarde son cul et ses muscles, je regarde le mien… No comment, j’oublie, dommage ! En voilà une qui va à la salle de musculation, j’imagine les odeurs approximatives, l’ambiance d’une salle remplis de bovins soulevant poussivement des poids, ça ne va pas être possible ! Respirer volontairement les effluves de mes congénères va à l’encontre de ma religion … Heureusement, la solution se profile dans une bouche inattendue : ‘Viens avec moi aux cours à la danse, je suis certaine que tu vas aimer ! » Banco ! J’attaque la dance !
Bon, le sport, je coche, c’est fait ! Pourtant cela ne suffira pas ! Si je veux faire du temps mon allié, il me faudra d’autres atouts. Je le constate déjà, il faut soigner ma peau et là encore, internet me fait pleurer à chaudes larmes. Il semble que seuls le botox et l’acide hyaluronique peuvent me venir en aide : hors de question que je rentre dans cette spirale… Je refuse de ressembler un jour à un hamster gonflé à l’hélium.
Toute une hygiène de vie à modifier : boire de l’eau (le coca, ça compte pour de l’eau ?), manger des légumes (la pomme de terre en est un, non ?), réduire les sucres (il y a du sucre dans le chocolat ?). Bref je dois revoir illico toutes mes habitudes alimentaires alors même que j’ai des enfants à la maison. Que la force soit avec moi !
Ensuite, il y a toutes les petites choses « insignifiantes » : se masser le visage (vous voulez dire, avec mes mains ?), changer de couleur de cheveux (abandonner le roux éclatant ? WTF !), adapter sa garde-robe (Je fais quoi de mes jeans slims ?)
Enfin, au milieu de tout cela, il y a une bonne nouvelle, je compte bien utiliser ce passage pour devenir une meilleure version de moi-même. »
Les préoccupations de cette guerrière du quotidien vous semblent désuètes et superficielles ? J’avoue que moi aussi, alors que j’écoutais son dialogue intérieur, j’étais encline à juger pourtant, après réflexion j’adhère à la théorie des dominos qui implique que pour être profonde et épanouie, pour être digne et inspirante, la femme fait son possible pour être belle.
Je ne parle pas d’un fessier à la Nicky Minaj ou de lèvres à la Monica Bellucci, non, je parle de cette impulsion, proprement féminine à tendre vers un reflet avenant : se plaire, être la meilleure version de soi possible. Le physique ne fait pas exception.
Le mouvement féministe a brouillé les cartes. Moi qui ai assisté de loin à toute votre évolution, je vous vois encore égarées face à des héritages contraires. Durant une grande partie de votre histoire, alors que l’homme devait être fort, la femme devait être belle, c’était sa « qualité » principale. L’émancipation tente de jeter le bébé avec l’eau du bain et aujourd’hui, de façon très hypocrite, vous sous-entendez que pour être libre et profonde, pour être reconnu et intelligente, vous devez vous détacher de la superficialité de l’apparence. Grave erreur ! Si le postulat intellectuel se tient, il va pourtant à l’encontre des instincts, certes archaïques mais néanmoins présents qui servent directement les intérêts d’un physique avenant.
L’épanouissement au féminin est ambivalent car c’est le désir de l’homme qui crée l’appétit de la femme. Je ne vous parle pas d’amour, je vous parle de l’envie d’être remplie par un sexe fier, d’être prise avec ferveur, d’être heurtée de l’intérieur par une envie irrésistible.
La femme ne se sent pleinement femme que lorsqu’elle inspire à un homme valorisant le désir de la posséder. Et c’est la sensation d’être belle qui lui permet de l’inspirer : la boucle est bouclée. Peu importe l’âge, peu importe le poids, la taille ou le grain de la peau, c’est de l’image d’elle-même qu’une femme jouie alors Mesdames, plus de faux-semblants, je vous invite à assumer, droites et fière le poids de votre engeance et à faire en sorte de vous trouver appétissantes dans le miroir.
Ainsi, vous aurez enfin de conquis votre ultime liberté : celle d’être un homme au féminin !