Il y a ces couples

Bien sur, il y a ces couples qui n’imaginent pas
Jusqu’à quel point la vie est un cadeau précieux
Puisque dans leur idylle il n’est point de combat
Puisque leur existence les rend toujours heureux

Bien sur il y a ces couples qui croquent à pleines dents
La vie qui n’est pour eux qu’un long fleuve tranquille,
Sans contraintes, sans limites, sans le moindre incident
Qui ne viendrait ternir ce bonheur facile.

Bien sur, il y a ces couples qui fondent une famille
Sans se dire qu’ils élèvent de futurs orphelins
Ces parents innocents qui ont l’ regard qui brille
Quand la vie leur sourit un peu plus chaque matin

Bien sur il y a ces couples, qui aiment à se projeter
Au plus loin de leur vie de manière naturelle,
La retraite, la vieillesse, voyages organisés,
Pour conquérir le monde aux congés éternels.

Et puis, il y a ces couples, dont nous faisons partie,
Oui nous, parmi tant d’autres, qui sommes confrontés,
Chaque jour que dieu fait, et chaque nuit aussi,
A ce mal qui détruit la chair de l’être aimé.

Et puis, il y a ces couples, dont la vie tourne autour,
De cette maladie qui la pourrit la vie,
Ces couples, qui par amour, se livrent sans détour,
Dans un combat féroce aux allures de survie.

Et puis, il y a ces couples, dont l’un deux a choisi,
Tout en sachant que l’autre, oui, n’était que souffrance,
Sans la moindre question, sans le moindre souci,
De ne croire qu’en l’amour, de le vouloir intense.

Et puis, il y a ces couples, dont l’un d’eux a choisi,
Quels qu’en soit les obstacles, qu’importe le sacrifice,
D’offrir tout son amour, à cette âme meurtrie,
A cette âme si forte, a cette âme délice.

Mais moi j’aurai toujours cette boule dans le ventre,
Cette peur que le mal remporte la partie,
De te trouver un soir, quand du labeur je rentre,
Etendue sur le sol, sans un souffle de vie.

Qu’importe combien d’années durera notre histoire,
Qu’importe si la faucheuse y met fin bien trop tôt,
Notre amour est si fort, si intense et si rare
Que jamais les regrets n’enrichiront mes mots.

Il est, oui j’en conviens, un peu contradictoire,
De devoir partager, tout cet amour que j’ai,
Avec cette angoisse, avec ce désespoir,
Que demain je pourrais te perdre à tout jamais.

Mais c’est cette phobie qui renforce je pense,
Les sentiments qui font que l’on vit chaque jour
Comme si ce jour était notre dernière danse
L’amour comme le plus grand des mets que l’on savoure.

Alors non, des regrets, moi je n’en aurai point,
D’avoir fait ce choix, ne songeant qu’a l’amour,
Et l’amour, avec toi, il m’emporte aussi loin
Que la force te pousse à te battre chaque jour.